Soirée IDM

Concert

Satellite et Ingénieurs du Monde s'associent pour une ambiance musicale cosmopolite. Avec El Gafla, on voyagera du rock à la chanson festive et d'Algérie en amérique latine, avant de laisser la place à Kara Sylla Ka et ses rythmes sénégalais imparables.

Infos

El Gafla

L’histoire d’El Gafla démarre dans les quartiers populaires d’Alger où Karim Chaya, l’âme du groupe, construit sa première guitare avec un bidon d’huile découpé, un manche à balai et des fils de pêche, et apprend seul la musique. Fils d’ouvrier, Karim vit dans des conditions sociales difficiles. Comme beaucoup de ses frères, il n’a accès ni à la culture ni aux loisirs. Son quotidien l’amène à s’interroger sur la corruption, le régime autoritaire, la pauvreté, la redistribution des richesses et la complicité des puissants. Il sent le peuple oppressé par ses dirigeants (Le pétrole).

Un soir dans un quartier aisé de la ville, il se voit refuser l’entrée à un concert. De la butte où il s’installe, il réussit malgré tout à voir le spectacle. Ce moment va changer sa vie. « J’ai été subjugué par le pouvoir de la musique. C’est une arme pacifique source de liberté, d’ouverture au monde et de fête » (Un jour peut-être…). Tout comme sa rencontre avec des Touaregs. « Je reste fasciné par ces peuples sans frontière qui se déplacent au gré de leurs envies » (Lolita). En leur hommage, il nommera son groupe El Gafla (« la caravane » en arabe).

Le terrorisme bat son plein en Algérie quand Karim décide de venir travailler en France. Il a 21 ans. Marseille est loin de l’eldorado dont il avait rêvé. Sans emploi, il vit quelque temps à Rome où il est victime de violence raciale. Il rejoint Paris dans la clandestinité, enchaîne les petitsboulots et mène une vie de bohème. Il prend sa guitare, joue sur les terrasses et fréquente les salles de spectacle (L’Immigré, Paname, Avec toi). À Ménilmontant, quartier cosmopolite, il rencontre de nombreux artistes. Il se rapproche de Manu Chao avec qui il partage ses idées et sa vision de la musique. Avec lui, il reprendra la chanson Clandestino, qu’ils interprètent en arabe et en espagnol.

C’est grâce à ces rencontres humaines et musicales que se forme en 2002, El Gafla, autour de sept musiciens d’univers différents. Leur musique aux accents rock prend des couleurs africaine, orientale et latine. Le groupe sort un premier album Paris/Casbah en 2006 remarqué par la critique. Il enchaîne 500 dates en France et à l’étranger (Italie, Allemagne, Espagne, Europe centrale, Kazakhstan, Qatar, etc.). Quand il joue en Algérie en 2009, c’est la consécration.

Son deuxième opus Salam à toi (« paix » en arabe) est le reflet de ce voyage initiatique (distribué par Socadisc, il sera dans les bacs le 8 mars 2012). L’écriture poétique de Karim couplée de mélodies entraînantes forme une alchimie. La musique d’El Gafla, qui n'est pas sans rappeler celle de Zebda, de la Mano Negra ou des Négresses Vertes, déborde d’énergie et invite irrésistiblement à la danse.


Kara Sylla Ka

Kara est certainement l’un des meilleurs ambassadeurs de sa culture en Suisse. Artiste complet – auteur, chanteur, musicien, danseur et chorégraphe d’origine Peul, il représente avec talent les traditions musicales de son pays dans des formules orchestrales varies. C’est avec le groupe Keur Sénégal, formation de percussions traditionnelles typiquement sénégalaises, que le public genevois l’a découvert. Au même moment, à l’abri des regards, Kara gratte sa guitare…

De ces moments d'intimité en sortiront des textes et des compositions plus personnels, qui donneront naissance à un premier album en 2003 « Sante Yallah «. La créativité sans limite de Kara, mise au service d’un travail constant et inlassable, lui permet de sortir un nouvel album en 2005 intitula Ndi-Yam (l’eau en Peulh) dont la qualité des textes et des arrangements en font un véritable petit bijou. En 2008 « welti bamboulé » qui veut dire le bonheur en fête, est enregistré à Dakar avec comme invités des artistes de Youssou N’Dour: Jimmy Mbaye guitariste, Thio Mbaye percussion sabars et cajon, à Genève et Thonon-les-Bains. Pour son 4e album « Yolélé back to basics » sorti en 2010, Kara s’est laissé explorer d’autres univers, mais sans jamais quitter les mélodies de ses racines.
Plus tard dans l'année, c’est à la suite d’une rencontre avec Tiken Jah Fakoly où Kara jouait en première partie de son concert aux Docks de Lausanne, que lui est venue l'opportunité d’enregistrer un nouvel album 100% peuhl dans le studio du grand reggae man à Bamako (Mali).
Ce voyage, concrétisé en avril 2011 au coeur du pays Mandingue, a été pour Kara une vraie révélation musicale. Il a notamment collaboré avec des grands musiciens, jeunes ou moins jeunes, dont Mama Sissoko, Zoumana Tereta ou encore Madou Koné. De retour en Suisse avec des morceaux bruts et aprés plusieurs mois de travail de mixage, l’album « Mali Notdimi » (le Mali m’a appelé) est né.On y découvrira le son traditionnel peuhl, notamment sorti de la luth de l’excellent violoniste dakarois Barou Sall, qui avait d’ailleurs accompagné Kara de Dakar à Bamako.